L’origine du mot « crise »
L’étymologie du mot « crise » nous éclaire sur le double sens du mot. D’abord, crisis, en latin médiéval, signifie manifestation violente, brutale d’une maladie. On retrouve le sens médical de ce terme. C’est le moment paroxystique d’une maladie, quand elle s’exprime le plus vivement et qu’elle s’accompagne d’un changement de symptômes : des sueurs, une hémorragie abondante, des tremblements violents, etc.
En remontant plus en amont dans l’étymologie, on retrouve le grec krisis qui signifie jugement, décision. On pourrait rapprocher ce sens au fait que la crise correspond à un moment clé, à un moment charnière, à un moment où, en quelque sorte, « tout doit se décider », c’est « le moment ou jamais ». Autrement dit, la crise renvoie à la fois à l’idée de douleur et d’opportunité. Ou plus précisément à un moment d’opportunité vécu dans la douleur.
Il est alors facile d’imaginer que la crise d’évolution renvoie à la possibilité d’évoluer, de changer avec des perturbations nées de pensées ou d’états émotionnels négatifs déséquilibrants.
D’où viennent ces perturbations ?
Ces perturbations viennent de mémoires sous-jacentes imprimées par des événements vécus douloureusement dans le passé et se manifestent à travers des pensées ou des états émotionnels négatifs.
La crise comme étape
Il est intéressant de regarder cette crise comme une étape, une phase désagréable, perturbatrice et à la fois salutaire. Il peut s’agir d’une crise d’élimination qui devient dérangeante par son efficacité et son intensité, ou de l’émergence de nouveaux blocages, ou d’une défense de remplacement d’un comportement par un autre ou d’une résistance au changement simplement par protection face à l’inconnu.
De la crise au changement
Il y a ceux qui vont tout faire pour ignorer ce mouvement qui les agite : ils vont continuer dans la même voie, quitte à se bourrer de médicaments pour ne pas entendre ce qui se passe en eux. Sauf que ceux-là ne font que retarder le moment où la crise va les déborder. Et, il y a les autres qui vont prêter attention à ce qui se manifeste en eux. Mais ce n’est pas simple, il y a des résistances, comme à tout changement : la peur, surtout, de lâcher ce que l’on connaît. Il n’empêche, pour pouvoir faire d’une crise une opportunité, il faut déjà l’admettre, la reconnaître.
Les résistances ou perturbations au changement sont à identifier et à accepter pour y faire face sans crispation comme on regarderait les nuages passer, ou les détruire symboliquement.
En kinésiologie, des outils d’équilibrage peuvent être proposés pour soulager et libérer les tensions émotionnelles ressenties. Il est essentiel de garder à l’esprit son objectif d’évolution en acceptant les pensées ou états émotionnels négatifs. Ils sont nécessaires mais absolument pas définitifs.
Nous sommes enchantés par la beauté du papillon, mais nous admettons rarement les changements qu’il a dû traverser pour y parvenir.
Maya Angelou